Histoire du transport à la demande (TAD)
La confusion autour du TADest due à l’extrême rapidité avec laquelle le secteur a évolué au cours des cinq dernières années, et à l’arrivée permanente de nouveaux acteurs.. Trottinettes électriques ? Location de scooters ? Vélos en libre-service ? Ces services ne sont pas exactement du transport à la demande, mais relèvent plutôt de la micromobilité – un petit cousin, proche, mais de portée plus limitée. Et quid des services désuets de transport sur réservation par téléphone, les « dial-a-ride » ? Il s’agit d’une ancienne mouture de service à la demande faisant partie d’une catégorie plus vaste, que l’on appelle aujourd’hui « transport à la demande ». La différence ? Elle ne repose sur aucune des technologies qui confèrent au TAD d’aujourd’hui son efficacité et sa simplicité d’utilisation pour les usagers. Les difficultés pour définir le TAD tiennent aussi parfois aux formes très diverses qu’il peut revêtir d’une ville à l’autre : depuis les courses du premierdernier kilomètre favorisant l’accessibilité aux transports en commun, jusqu’aux services faisant intervenir de plus grands véhicules. Malgré leurs différences, tous les services de TAD partagent un objectif principal : étendre la couverture géographique et démographique d’un réseau de transport en desservant généralement des zones peu denses, afin de répondre aux besoins de populations à faibles revenus qui manquent parfois de solutions de transports fiables. Si le terme TAD a pris de l’ampleur en 2015, cela fait plusieurs décennies que les « services à itinéraires flexibles » sont utilisés aux États-Unis. Les premiers services de transport à la demande ne proposaient souvent que des itinéraires fixes. Même si les usagers avaient la possibilité de réserver une place depuis leur smartphone, l’itinéraire réellement emprunté par le véhicule était fixe et s’apparentait davantage à une ligne de bus traditionnelle. Ce modèle s’est rapidement révélé très peu efficace, et a conduit à l’essor de services beaucoup plus flexibles.Le transport à la demande (TAD) aujourd’hui
Le TAD a beaucoup évolué depuis ses débuts.Il se caractérise auourd’hui par une actualisation dynamique et en temps réel des itinéraires. Les usagers peuvent ainsi se rendre à n’importe quel point de la zone desservie, le plus rapidement possible.. Ils marchent généralement jusqu’à un « arrêt de bus virtuel » situé à un ou deux pâtés de maisons où ils rejoignent d’autres voyageurs, prêts à monter à bord. Le bus n’ayant pas à effectuer de détours inutiles, il offre une solution de transport beaucoup plus efficace. Sur le trajet, les puissants algorithmes de routage dynamique exploitent en temps réel une multitude d’informations pour orienter le véhicule vers d’autres passagers voyageant dans la même direction. Avec son flux continu d’usagers qu’il récupère et dépose en différents points, le transport se révèle, in fine, extrêmement efficace, écologique et économique. Mais ce n’est pas tout ! Les sociétés qui fournissent actuellement d’excellents services de transport à la demande visent en priorité une intégration totale avec les écosystèmesde transports publics. Parmi les fonctionnalités proposées, on retrouve des applications mobiles personnalisées, des options de paiement à l’aide des cartes de transport existantes et la planification de trajets multimodaux permettant aux usagers de se rendre d’un point A à un point B, à partir d’une seule et même application. Par ailleurs, le transport à la demande contribue, à réduire les embouteillages, à stimuler le développement économique et à réduire la pollution atmosphérique. Selon le Boston Consulting Group, il permettrait de réduire le trafic de 15 % à 30 %, et de considérablement réduire le nombre de tonnes d’émissions de CO₂.Berline ou bus, tous les transports sont possibles
En 2017, la ville d’Arlington, au Texas, a remplacé sa ligne de bus fixe par un transport à la demande, offrant à près de la moitié de ses 400 000 habitants l’accès à des transports jusqu’alors inexistants. La nouvelle extension du service en février 2020 a permis à 89 000 actifs de profiter du service, soit environ 65 % de la population active totale de la ville. De l’autre côté du globe, à Canterbury, en Nouvelle-Zélande, le service MyWay de Timaru a réalisé sa transformation technologique pendant la pandémie de covid-19 en déployant des services à la demande sur l’ensemble de sa flotte de bus. Les responsables des transports de l’entreprise ont ainsi pu proposer des trajets à la demande rapides et efficaces pour les “travailleurs essentiels”.. Certes, Arlington et Canterbury sont des villes très différentes, avec chacune leurs problématiques spécifiques. Reproduire ce qui a fonctionné dans l’une ou l’autre n’offre aucune garantie de succès ailleurs. Cela dit, les technologies de transport à la demande et le transport traditionnel à itinéraire fixe ne s’excluent pas mutuellement. Nous avons d’ailleurs constaté que bien souvent, ils fonctionnaient bien ensemble. Prenez Sevenoaks, au Royaume-Uni. La ville associe la technologie de TADaux lignes de bus existantes pour contourner les arrêts où aucun passager n’attend. La mise en place de cette fonctionnalité a permis aux bus de ne plus tourner à vide. Résultat : une hausse de la fréquentation des bus (+77 %) couplée à une réduction de 75 % des temps d’attente ! D’autres villes font preuve de créativité pour concevoir leurs propres services et intégrer les technologies de TAD aux transports publics. Une ville canadienne a ainsi mis en place une offre de transport à la demande pendant les heures creuses, dans les moments où peu de lignes de bus régulières à itinéraire fixe circulent et où les temps d’attente sont longs. Résultat : la fréquentation des bus a augmenté et le temps d’attente moyen est passé d’une heure à 15 minutes.Petites communes ou métropoles : le TAD s’adresse aux villes de toutes tailles
Le TAD est une solution qui s’adapte à toutes les configurations :.- Les grandes villes.Prenons par exemple La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Supposons que vous viviez dans le quartier résidentiel de Mid-City et que vous travailliez dans le Garden District. Le matin, vous auriez trois changements de bus à faire, car votre domicile et votre lieu de travail ne sont pas desservis par une ligne directe. Cela dit, avec l’option « transport à la demande », vous partageriez une navette avec d’autres personnes jusqu’à votre destination et vous pourriez utiliser votre pass Jazzy (celui qui vous sert habituellement à payer vos trois lignes de bus) pour payer votre course. Sur le trajet, la navette pourrait récupérer un homme en route pour le supermarché, un de vos collègues et une femme qui se rend à son rendez-vous chez le médecin. Vos compagnons de voyage seraient pris en charge et déposés sur le même trajet.
- Les banlieues. On peut citer plusieurs cas d’usages différents. Par exemple, une habitante souhaite rendre visite à une amie à l’autre bout de la ville, mais elle n’a pas son permis de conduire. Un autre habitant pourraitaccéder à un emploi en ville alors que jusqu’ici, les trajets étaient trop compliqués ou trop longs. Avec les transports en commun traditionnels, il faudrait parfois attendre jusqu’à une heure l’arrivée d’un de ces rares bus de banlieue (et encore, à condition d’habiter à proximité d’un arrêt), alors qu’avec les bus à la demande, c’est le bus qui vient à vous..Par exemple, dans la ville deSeattle, aux États-Unis les habitants des banlieues ont la possibilité de réserver un transport partagé entre cinq gares de trains de banlieue et la ville. Le service est entièrement intégré au réseau existant de King County Metro et Sound Transit. Le trajet coûte le prix d’un trajet de bus classique et les passagers peuvent payer à l’aide de leur carte ORCA.
- Les zones rurales. Les zones rurales sont souvent les moins bien desservies par les transports publics. Le TAD offre une solution à celles et ceux qui vivent loin des infrastructures de santé. Il peut également permettre aux habitants qui ne conduisent pas ou ne possèdent pas de véhicule d’effectuer leurs achats facilement ou de se rendre chez le médecin.. De tout temps, les réseaux de bus ont formé le socle des transports en milieu rural. Or, du fait de la faible densité de passagers et de la forte dépendance à la voiture, la rentabilité de ces lignes est intrinsèquement faible. Bien conçu, le TAD représente la solution idéale pour les communes rurales, comme Austin au Texas, où les autorités de transports régionaux proposent l’application Pickup (dont la marque a été personnalisée) dans six communes rurales autour du centre-ville.
J’ai bien compris où et comment fonctionne le transport à la demande. Mais pourquoi en ai-je besoin ?
En plus de faciliter les déplacements, le TAD a un impact sociétal positif et apporte des réponses à de nombreux problèmes bien concrets :- Transports du premier / dernier kilomètre. Pour la plupart des gens, les transports en commun à haute fréquence ne sont généralement pas accessibles à pied depuis leur domicile où leur lieu de travail. Le TAD les relie donc aux bus et aux trains.– Cela permet aussi de diminuer l’utilisation de la voiture individuelle.
- Déserts de mobilité. Dans les zones insuffisamment peuplées pour garantir la rentabilité des lignes de train ou de bus à itinéraire fixe, la mise en place d’un réseau de transport peut être compliquée. Le TAD offre un service plus pratique et plus accessible aux usagers de ces zones.
- Équité et accessibilité. Les transports en commun représentent souvent un lien vital pour les personnes âgées et celles en situation de handicap. Le TAD optimise les possibilités de transport adapté, généralement peu performantes, en offrant des réservations en temps réel, une qualité de service supérieure, et en réduisant le coût d’exploitation en partageant les trajets.
- Sécurité en période de covid. Avec l’évolution de l’offre et de la demande dans un contexte marqué par les contraintes sanitaires, le TAD peut s’adapter en temps réel. Grâce aux technologies à la demande, les itinéraires fixes se transforment en lignes dynamiques permettant de gérer les heures de pointe, de pré-réserver un siège et de prendre en compte l’évolution des règles de sécurité.
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